
Prière de Jésus
EN CHEMIN VERS LA PRIÈRE
(Première partie)
1. ” SEIGNEUR JÉSUS CHRIST, FILS DE DIEU,
AIE PITIÉ DE MOI, PÉCHEUR “
Ce sont ces paroles qui englobent la prière que lÉglise orthodoxe nomme ” Prière de Jésus ou prière du coeur. ” Tant de livres fort édifiants nous permettent de découvrir cette prière, quant à ses origines, son développement, sa méthode ; nous désirons très simplement en faire un rappel pour nos amis lecteurs qui la pratiquent déjà et la présenter un peu à ceux qui ne la connaissent pas encore.
Disons demblée que la Prière de Jésus est un chemin au sein de la prière hésychaste, cette ” méthode ” de méditation ou doraison (Le Chemin, nos 6 et 7) qui veut, dans le silence et la paix du coeur, rencontrer le Dieu vivant dans la vie trinitaire. Lhésychaste est celui qui fait un ” retour en lui-même “, qui cherche à se taire pour que Dieu puisse lui parler, sachant bien quune telle visée ne sacquiert pas seulement par un seul enseignement. Il sagit dune expérience spirituelle, dune rencontre.
” Lhésychia, cest demeurer devant Dieu dans une prière incessante. Que la mémoire de Jésus sunisse à ta respiration et tu connaîtras la valeur de lhésychia ” (saint Isaac le Syrien, VIe siècle).
Si faire hésychia cest sapprocher de Dieu, comment le connaître sil ne se manifeste à nous, sil ne se fait connaître à nous jusque dans son Nom ? Sinon Dieu ne serait pas le Dieu vivant. Cest dans cette approche de Dieu, dans cette soif de sa manifestation quest née dans le monachisme oriental chrétien la Prière de Jésus :
Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur.
Il ne sagit pas dune prière dite par Jésus, ni dune prière à Jésus, bien que la prière sadresse au Seigneur Jésus-Christ, mais dune invocation, qui conduit à une expérience. Chaque mot prononcé est expérience et ne peut se vivre que dans lEsprit-Saint, car nul ne peut dire que Jésus est Seigneur si ce nest dans le Saint-Esprit (1 Co 12,3).
La prière de Jésus tient en peu de mots, mais ces mots contiennent tout : le ciel et la terre, le créé et lincréé, Dieu et lhomme, cest une prière divino-humaine.
” Elle unit lâme au Seigneur Jésus-Christ et il est la seule porte vers la communion avec Dieu qui est le but de toute rencontre “(Théophane le Reclus).
On napprend pas la prière de Jésus, on entre dans lexpérience… Alors faisons maintenant comme Moïse devant le buisson ardent et ” enlevons nos sandales, ” cest-à-dire faisons taire nos idées, nos concepts, pour nous approcher de celui à qui nous allons dire :
SEIGNEUR !
Seigneur ! Répétons encore… Nous ne prononçons pas un mot, nous formulons une invocation. Avant daller plus loin, arrêtons-nous un peu, fermons les yeux, et laissons monter lexpérience que cette parole suscite en nous :
SEIGNEUR !
Dans la pensée égyptienne et sémitique, le terme ” seigneur ” signifie : Maître, Adonaï en hébreu, Kyrios en grec. Celui dont on dépend entièrement, dont on est lesclave et qui possède un droit de vie et de mort sur ceux qui lui sont soumis. Issu de cette mentalité, le peuple hébreu appelle son Dieu “Adonaï” parce quil est son Créateur et parce que sa créature lui appartient.
Fils de Dieu, rendez au Seigneur,
rendez au Seigneur gloire et honneur.
Dans lappellation de Seigneur, Dieu est aussi reconnu comme Roi par ses serviteurs. Cest le titre royal de YHWH, dont le Nom exprimé par le Tétragramme sacré a été traduit par Adonaï, mon Seigneur :
Chantez à Dieu, chantez,
Chantez à notre Roi, chantez,
Car Dieu est Roi de toute la terre.
Les disciples de Jésus sont des Juifs, ils ont fait lexpérience de la Seigneurie de Dieu, et en vivant avec Jésus, ils refont la même expérience. Cest pourquoi ils lappellent dabord : “Rabbi ” ou ” Rabbouni ” ce qui veut dire ” Maître “, puis ils attribuent à Jésus le pouvoir souverain de ” Seigneur “, Mara en araméen :
Vous mappelez Maître et Seigneur
et vous dites bien car je le suis (Jn 13,13).
Déjà avant la naissance de Jésus, Élisabeth enceinte de Jean-Baptiste reconnaît Jésus comme Seigneur dans les entrailles de Marie enceinte, et Jean-Baptiste tressaille dallégresse :
Comment mest-il accordé que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ? (Lc 1,43)
“Seigneur ” contient à la fois la royauté de Jésus et sa divinité. Jésus lui-même, face aux Pharisiens, sappuie sur le psaume 110 pour dire que le Messie est ” Seigneur ” donc supérieur à David dont il est le fils :
Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite,
jusquà ce que je fasse de tes ennemis lescabeau de tes pieds (Ps 110).
Les apôtres sappuient sur ces mêmes mots pour affirmer la souveraineté absolue de Jésus actualisée par sa Résurrection (Ac 2,34). Et lÉglise naissante sadresse au Seigneur Jésus dans sa prière en disant : Marana tha : Notre Seigneur, viens ! (1 Co 16,22), appel qui retentit jusque dans lApocalypse (Ap 20,22). Si à mon tour, je nomme Jésus ” Seigneur “, quel bouleversement dans ma vie, à quel retournement je suis appelé… Je veux donc dépendre entièrement du Seigneur Jésus, renoncer à mes multiples seigneurs qui me possèdent et auxquels je me prostitue, pour me prosterner à ses pieds et les baiser comme la fait Marie-Madeleine. Cest dans cet esprit dhumilité et dadoration que nous entrons dans la prière de Jésus.
SEIGNEUR JÉSUS !
Qui est Jésus dans ma vie ?
” Yeshouah “, lappelait sa Mère. Jésus signifie ” Dieu sauve “, celui qui apporte le salut : il est venu sauver tous ceux qui étaient perdus (Lc19,20). Jésus est notre Sauveur, il arrache lhumanité à la mort, brise les verrous de lenfer. Jésus est aussi mon Sauveur car chaque jour, à chaque instant, il me libère, me délivre, me guérit si jinvoque son Nom. Dans la puissance salvatrice de son Nom, Jésus assume la prophétie du prophète Joël : Quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé (Jl2,32).
Quest-ce quinvoquer le Nom ? Que représente le Nom pour un sémite ? Cela nous intéresse car cest dans la foi du peuple hébreu que sont les racines de notre propre foi. Dans la mentalité du peuple hébreu, connaître le nom de quelquun, lappeler par son nom, cest le connaître intimement et en même temps, cest savoir comment sy prendre pour lapprocher, pour communiquer davantage encore, pour obtenir son aide. Cest en quelque sorte avoir une certaine prise sur lautre. Il en est ainsi avec Dieu, et cela tournerait à la magie, au service de nos propres intérêts, si notre Dieu nétait pas le Dieu dAbraham, dIsaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, le Dieu révélé en Jésus-Christ qui a reçu de son Père le Nom qui est au-dessus de tout nom (Ph 2,9).
Linvocation du saint Nom sans le fondement de la foi et lélan du coeur demeure stérile ou peut aller jusquà nous nuire. Il ne suffit pas de me dire ” Seigneur, Seigneur ” pour entrer dans le royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux… (Mt 7,21-23). Cest ainsi que, dans sa mentalité de sémite, Moïse sadresse à Dieu qui lenvoie en Égypte : Jirai donc vers les enfants dIsraël et je leur dirai : ” Le Dieu de vos Pères m envoie vers vous. ” Mais sils me demandent quel est son nom que leur répondrai je ? Dieu dit a Moïse : ” Je suis celui qui suis ” (Ehy eh asher Ehyeh en hébreu) Et il ajouta : ” C est ainsi que tu répondras aux enfants dIsraël : Ehyeh – Je suis – menvoie vers vous. ” Dieu dit encore à Moise : ” Tu parleras ainsi aux fils dIsraël : Le Seigneur Dieu de nos pères, Dieu dAbraham, Dieu dIsaac, Dieu de Jacob, ma envoyé vers vous. Cest la mon Nom à jamais, cest ainsi quon minvoquera de génération en génération “ (Ex 3, 13-15).
Dieu lui-même sest nommé à Moïse, non dans son Essence mais en tant que ” Je suis ” cest-à-dire celui qui a promis dêtre avec nous. Le Nom se donne au peuple et Israël peut nommer son Dieu et témoigner à tous les hommes de lunivers de la puissance du saint Nom, car si Israël connaît le Nom divin il nen est pas le propriétaire mais le témoin. Rabbi Siméon ben Eléazar (vers 200) dit : ” Quand les Israëlites font la volonté de Dieu son Nom est exalté dans lé monde, mais quand ils ne font pas sa volonté, son Nom est profané dans le monde vivant. ” Toute la foi dIsraël repose sur le Nom et la relation quil peut avoir avec le Nom car Dieu a révélé ses moeurs à son peuple en lui révélant son Nom.
Moïse tailla deux tablés de pierre comme les premières, il se leva de bon matin et monta sur le mont Sinaï selon lordre que le Seigneur lui avait donné et il prit dans sa main les tables de pierre. Le Seigneur descendit dans une nuée et se tint auprès de lui et Moïse proclama le nom du Seigneur. Et le Seigneur passa devant lui et sécria : ” Le Seigneur, le Seigneur Dieu miséricordieux et compatissant, lent a la colère, plein de fidélité et de vérité, qui reste fidèle à des milliers de générations, qui supporte la faute, la révolte et le péché mais sans rien laisser passer… ” (Ex 34,6-7).
Parce que Dieu sest nommé à Israël jusque dans son Être pour lui, Israël sait pourquoi et comment invoquer le saint Nom. Toute la prière du peuple hébreu est invocation : la bénédiction, laction de grâce, ladoration, la supplique, les cris. Au travers de la joie, des larmes, de la détresse, ce sont toujours des appels vers le Nom.
Les liens de la mort mont enserré ;
Jétais saisi par la détresse et la douleur
Jai invoqué le Nom du Seigneur :
ô Seigneur, délivre mon âme. (Ps 115, 3-4)
Pourquoi invoquer le Nom ? Pour vivre heureux aujourdhui et éternellement, cest en des mots très simples, traduire que le Christ est venu pour nous apporter le salut. Cest pour nous apporter la joie, la paix, la vie en abondance, jour après jour, cette vie après laquelle chaque homme aspire, consciemment en invoquant le saint Nom, ou inconsciemment en sombrant dans les désordres psychiques, que le Nom sest fait chair. Dans le Seigneur Jésus se réalisent les paroles du prophète Joël, reprises par lapôtre Pierre devant le Sanhédrin : Il ny a pas sous le ciel dautre Nom donné aux hommes par lequel il nous faille être sauvés (Ac 4,12).
Dans la foi chrétienne, Jésus est la révélation et la manifestation du Nom Divin : Qui ma vu, a vu le Père (Jn 14,9).
Les moeurs de Dieu envers les hommes, Israël les expérimentait à travers des actes concrets ; maintenant le Seigneur Jésus incarne les promesses et les actes de son Père jusque dans le détail de notre quotidien.
Ainsi :
face à nos ténèbres, il dit : Je suis la Lumière (Mc 4,31)
face à nos prisons : Je suis la Porte (Mt 7,13)
face à nos égarements : Je suis le Chemin (Jn 14,6)
face à nos faims : Je suis le Pain de Vie (Jn 6,34)
face à nos tromperies : Je suis la Vérité (Jn 14,6)
face à nos morts, à la Mort : Je suis la Résurrection et la Vie (Jn 11,24).
Et tant dautres ” Je suis “, face à tous nos manques, jusque sur la Croix où Jésus révèle quil EST lAmour dans un être dAmour qui culmine dans la Résurrection, car cet amour-là est plus fort que la mort. Cest du Seigneur Jésus-Christ que découlent toute cette tendresse, cet amour, cette miséricorde que son Père a pour nous, et quil a révélés à Moïse. Cet amour, Jésus a pour mission de nous le manifester. Dans cette mission, il est le Messie, le Christ, cest-à-dire lOint du Seigneur.
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
Lonction était lélément essentiel de linvestiture des rois, considérés en Israël, comme dans tout lOrient ancien, comme sauveur des peuples. Le Roi était choisi par Dieu, il était le serviteur du Seigneur. Afin que le roi puisse accomplir sa mission, en fidélité à la volonté du Seigneur, il était oint dhuile parfumée, et ainsi participait de lEsprit de Dieu. Cest ce qui se produisit avec David. Le roi Saül avait été infidèle à sa mission, aussi le Seigneur, répondant aux pleurs de Samuel, envoya celui-ci à Bethléem pour oindre de sa part, celui quil lui indiquerait. Ce fut David le berger. Alors le Seigneur dit à Samuel : ” Lève-toi, oins-le, car cest lui. ” Samuel prit la corne dhuile et loignit au milieu de ses frères. LEsprit du Seigneur saisit David à partir de ce jour et dans la suite (1 S 16,13).
Nous voyons à travers ces lignes se profiler le visage de Jésus, le Christ. Dans la synagogue de Nazareth, le jour du Shabbat, Jésus fait la lecture du prophète Isaïe :
LEsprit du Seigneur est sur moi, parce quil ma oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, pour renvoyer libres les opprimés, proclamer une année daccueil pour le Seigneur… (Lc4,16-20). Puis Jésus dit : ” Aujourdhui cette parole que vous venez dentendre est accomplie “ (Lc4,21).
Cest parce que Jésus est oint par son Père, cest-à-dire tout rempli de lEsprit-Saint que ses paroles et sa vie entière peuvent témoigner quil est le Messie, le fils de David promis par les prophètes et tant attendu par Israël.
Voici mon serviteur que jai choisi, mon Bien-Aimé en qui mon âme prend plaisir. Jai mis mon Esprit sur lui. Il annoncera la justice ara nations. Il ne contestera point, il nélèvera pas la voix (Is 42,12).
Cest jusque dans la passion et sur la croix, et jusque dans sa Résurrection que Jésus assume son messianisme, en obéissant à la volonté de son Père. En Jésus de Nazareth, les disciples, puis lÉglise naissante, reconnaissent le Messie, le Christ. Voilà pourquoi toute la foi de lÉglise primitive sexprime en ces paroles que lon chante à travers les siècles jusquà nos jours :
Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort,
à ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie. (Tropaire de Pâques)
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST !
Beaucoup parmi nous sont baptisés et chrismés, cest-à-dire que nous sommes oints avec lhuile sainte et portons dans tout notre être le sceau du don du Saint-Esprit, mais aujourdhui, Jésus est-il le Christ pour moi ? Alors, ma vie trouve son sens en lui, alors, je participe à tout instant par ma foi, à lonction divine de Jésus, sans cesse, je peux puiser à cette onction qui est allégresse, joie, force, je peux mabreuver à cette onction qui est la plénitude des dons de lEsprit, et qui me livre les ” secrets de Dieu “.
Cest pourquoi je fléchis les genoux devant le Père de qui toute famille tient son nom au ciel et sur la terre ; quil daigne selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit, pour que se fortifie en vous lhomme intérieur ; quil fasse habiter le Christ en vos coeurs par la foi ; enracinés et fondés dans lamour, vous aurez ainsi la force de comprendre avec tous les saints, ce qui est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… et de connaître lamour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez comblés jusquà recevoir toute la plénitude de Dieu (Ép 3,14-19).
Si en cet instant même le Christ mapparaissait et me demandait : “Pour toi qui suis-je ? “, pourrais-je confesser : Oui Seigneur je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde. (Jn 11.27) ? Cest la confession du disciple, cest de cet élan de foi que jaillit la prière de Jésus.
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, FILS DE DIEU !
Cela change-t-il quelque chose dans ma vie que daffirmer que Jésus est Fils de Dieu, plus même, Fils Unique de Dieu ? La confession de la filiation divine de Jésus illumine ma propre destinée. Connaître son avenir est une question bien angoissante qui tenaille les entrailles de tant dêtres humains, cest le pourquoi de bien des démarches auprès des voyants ou astrologues. Le Christ, Fils de Dieu, nous révèle notre destinée. Seul, par ses propres moyens, lhomme ne peut rencontrer Dieu, cest pourquoi Dieu est venu vers lhomme, il est venu par amour, il sest fait comme sa créature. Notre vie chrétienne ne demeurerait que dans une dimension humaine, aussi noble soit-elle, si nous ne nous tournions que vers Jésus dans son humanité. Dieu-Père dans son amour fou pour lhomme a offert son Fils Unique à lhumanité. Le Fils de David selon la chair est le Fils de Dieu. Par lui, le Christ, lonction divine : lEsprit-Saint, est offerte à tous les hommes. Tous sans exception, peuvent devenir fils dans le Fils par lEsprit-Saint afin de connaître lamour du Père et entrer ainsi dans lexpérience de la Vie trinitaire.
Prier Jésus, Fils de Dieu, cest nous tourner avec Jésus vers le Père et dire avec lui : Abba, Père, qui es aux cieux. Jésus est Fils de Dieu et Fils de lhomme, lui seul peut nous révéler notre visage dhomme qui est une conquête, un chemin, celui de la “divinisation “, cest-à-dire la participation à la vie divine, sans quoi notre vie nest que mort et désolation. Le chemin de notre “divinisation ” nous est ouvert par la mort du Christ qui, par amour, a traversé de lintérieur, et assumé notre humanité blessée. La Résurrection est partage de sa Vie quil continue à nous communiquer dans lamour de lEsprit-Saint répandu dans le monde et nos coeurs et qui nous transforme en fils dans le Fils.
Le “Chemin ” est tracé, la ” Porte ” est ouverte, à notre tour, où se situe notre responsabilité, notre participation ?
Dabord au sein de notre liberté, de notre accueil de lEsprit-Saint et de la Parole du Christ comme dans ces paroles qui doivent sincarner dans ma vie de chaque jour.
Je suis crucifié avec le Christ ; et ce nest plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui ma aimé et sest livré pour moi (Ga 2,20).
Ainsi la voie de la filiation passe par ma propre mort et ma résurrection. Cest sur ce chemin que veut me conduire la prière de Jésus.
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, FILS DE DIEU,
AIE PITIÉ DE MOI, PÊCHEUR
Nous avons tenté de nous tourner vers celui auquel nous voulons adresser notre prière : le Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, de nous laisser pénétrer par lexpérience que suscite en nous chaque mot prononcé et de prendre conscience du bouleversement quune telle confession de foi peut apporter dans notre vie et nous pressentons déjà que ces bouleversements sont aussi contenus dans ce cri : aie pitié de moi pécheur !
Dans le prochain article nous essaierons de nous ouvrir à lexpérience de la seconde phrase de la prière et a sa pratique. En attendant nous pourrions nous laisser habiter par cette confession de notre foi : Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, porter chaque mot selon son énergie, sa réalité, son expression dans ma vie et le monde, dans ladoration, la confiance, la joie, la bénédiction et nous faire tout accueil, en restant attentifs à ce que cette invocation éveillera en nous. Toutefois soyons prudents et répétons que lInvocation du Nom na rien de magique, quelle demande ladhésion de notre foi chrétienne et le désir de pardonner à ceux qui nous ont offensés. Linvocation du Nom sacré est puissante, elle embrase les coeurs sincères mais brûle ceux qui le prononcent indignement.
Où veut nous conduire la Prière de Jésus ? Saint Isaac le Syrien nous le révèle : ” LAmour est le royaume que le Seigneur a mystiquement promis à ses disciples quand il leur a dit quils mangeraient dans son royaume : Vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume (Lc 33,30). Que mangeront-ils, que boiront-ils si ce nest lAmour ? Quand nous avons atteint lAmour ; nous avons atteint Dieu, et notre voyage est achevé. Nous sommes arrivés à lîle qui est au-delà du monde, là où sont le Père, le Fils et lEsprit-Saint, à qui soit toute gloire et puissance. “
Amen, amen, amen.
Article paru dans la revue Le Chemin, no. 19, 1993.
Reproduit avec lautorisation de
Rachel Goettmann et de la revue Le Chemin.
Suite des articles En chemin vers la prière :
2. Un Dieu de tendresse
3. Goûtez et voyez : Pratique de la Prière de Jésus
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